RSS

Qu’est ce que la transparence ?

20 Mai

Le mot transparence revient régulièrement dans notre débat public local. Le blog a fortement contribué à le propager. La source du mot se trouve dans les discussions, ces dernières années, et bien plus encore ces derniers mois, du conseil municipal dont le blog se fait régulièrement l’écho. Le mot de transparence est maintenant l’objet d’interprétations parfois contradictoires parce qu’il dérange ceux qui n’y ont pas intérêt, c’est-à-dire ceux qui s’imaginent investis du droit de commander sans avoir à vraiment justifier leurs décisions.Tout le monde se veut transparent et, en même temps, chacun reproche à l’autre de ne pas l’être. Qu’en est-il vraiment?

1) La transparence s’applique à l’espace public institutionnel.

Le mot de transparence dont il est question dans le blog s’applique à la seule vie publique institutionnelle locale. La définition en est simple. Elle découle des principes que nous devons à la Révolution Française. Le peuple souverain à pris la place de la personne du Roi. Le peuple désigne des représentants dans des assemblées à divers niveaux: local, national…ces assemblées disposent de compétences dans le cadre desquelles les représentants du peuple prennent des décisions.

Dans un village, le peuple c’est le corps électoral formé par les habitants électeurs ; les représentants du peuple ce sont les conseillers municipaux.

Le peuple doit être informé des tenants et aboutissants des décisions qui ont été prises ou qui vont l’être. Il doit avoir accès aux données de toute nature lui permettant de connaître l’état de la collectivité. S’il n’est pas informé, il ne peut ni contrôler si sa volonté est respectée, ni se faire une libre opinion sur la gestion de la collectivité. Le vote, source de la légitimité démocratique, est alors faussé, manipulé et peut être neutralisé.

Les représentants du peuple qui votent les décisions par délégation du peuple doivent disposer de tous les éléments leur permettant de délibérer en toute connaissance de cause. Dans un conseil municipal le décideur n’est pas le maire mais le conseil municipal. C’est le conseil qui vote ce qui est décidé. Même si le conseil municipal délègue au maire des pouvoirs il peut les lui reprendre à tout moment. Ne pas correctement informer les conseillers municipaux de la part d’un maire c’est les manipuler et faire du conseil municipal une chambre d’enregistrement asservie à un pouvoir personnel qui filtre et qui conditionne.

Lorsqu’à Régnié-Durette, les élus dont le blog défend les revendications, exigent que les délibérations qui leur sont proposées soient bien préparées, que toutes les pièces nécessaires leur soient communiquées par le maire, c’est à ce type de transparence nécessaire au bon fonctionnement de la démocratie locale qu’ils se référent. Le moins qu’on puisse dire c’est que cela n’est pas vraiment le cas;

Il en va de même lorsque ces élus demandent que soit garantie au habitants, c’est-à-dire au peuple qui les a élu, une restitution fidèle des débats de l’assemblée locale grâce à une information municipale qui soit pas fiable. Il est légitime que le peuple sache comment ses représentants assument leur charge. Avec des procès-verbaux ne faisant pas l’objet d’une large diffusion on est loin du compte.

Il en va toujours de même lorsque les élus exigent du maire dont la fonction est d’appliquer leurs décisions, de ne rien leur cacher et de ne pas leur mentir lorsqu’une question lui est posée. La confiance est imposée dans les dictatures en se référant à une vérité venue d’en haut. En démocratie, elle est fondée sur le respect du débat et de la pluralité des opinions.

Tout ce qui rend hâtive, insuffisante ou trafiquée l’information donnée aux conseillers municipaux et aux habitants entrave la transparence et affaiblit donc la démocratie locale.

2) Une conception perverse de la transparence consiste à vouloir contrôler la libre formation et expression des opinions.

La transparence dérange ceux qui cherchent à exercer le pouvoir de façon personnelle, aussi ils en donnent des interprétations erronées afin de la limiter ou de la détourner.

Ces interprétations de la transparence ont pour but de contrôler la formation de la libre opinion des électeurs et de leur représentants. Moins les électeurs en savent plus ils sont malléables.

Se forger une opinion sur les affaires publiques relève de la liberté absolue de chaque individu. Il appartient à chacun d’entre nous d’user de cette liberté seul ou avec les groupes de personnes auxquels il s’associe librement sans que quiconque n’ait le droit d’y faire obstacle.

Dans le cas de notre village cela n’est pas encore vraiment accepté. Le maire, et ses soutiens, par exemple, s’indignent de façon récurrente, de n’être pas tenus au courant, ni invités aux réunions organisées par ceux des élus qui éprouvent le besoin de se réunir entre eux pour faire le point comme c’est leur droit le plus strict.

Tout pouvoir personnel désapprouve que des opinions contraires au sien puissent être rendues publiques. D’où la tentative d’Alain Laforest, ridicule mais révélatrice, et qui a fait « pschitt », de faire condamner le blog pour diffamation.

Le maire, et ses soutiens, aimeraient, évidemment, contrôler à sa source la formation des prises de position des élus alors que lui, de son coté, leur cache des informations. C’est à l’échelle d’un village s’inspirer d’une logique inappropriée de parti unique organisé de façon hiérarchique…ou revenir sinon au temps des seigneurs du moins à celui des maires en uniforme du Second Empire..

Le blog est pourtant ouvert à qui veut bien y écrire avec comme seule censure les rejets de l’injure et de la diffamation. Ce n’est pourtant pas demain la veille qu’Alain Laforest s’y expliquera comme il l’avait fait du temps où il contestait madame Coquillion en l’accusant d’autoritarisme. Le maire de Régnié-Durette n’a pas le courage de défendre des positions, il est vrai, difficilement défendables.

Bien que chacun sache qui sont les principaux contributeurs du blog, et surtout qui en est le webmaster, ce média est constamment mis en question, paradoxalement sur le chapitre de la transparence pour laquelle il milite.

Qui aurait eu connaissance s’il n’y avait pas eu le blog de la façon indigne dont vient d’être traitée Marie-Hélène Labruyére et qui aurait pu protester et la soutenir publiquement ? L’article relatant cette affaire a dépassé les 700 lectures et ce n’est certainement pas fini.

Au nom de la transparence il est également souhaité par des lecteurs qui ne soutiennent pas forcément Alain Laforest que les pseudos se dévoilent. Cela n’a pourtant rien à voir avec la transparence.

Le plus souvent, les personnes qui recourent à un pseudo cherchent à échapper aux pressions de voisinage qui peuvent être fortes dans un village. Le pseudo, en ce cas, est l’isoloir de la liberté d’expression pour ceux qui ne peuvent pas, ou ne veulent pas, s’exprimer à visage découvert. Nous n’avons pas à les juger.

D’ailleurs si l’on fait les comptes, il y a autant de recours aux pseudos, peut-être même plus, du coté des personnes qui ne partagent pas les thèses du blog, et qui y déposent des commentaires critiques, que du coté de ceux qui les approuvent et c’est très bien comme cela.

3) La transparence est l’antidote de l’autoritarisme.

L’autoritarisme est incompatible avec la démocratie. La soumission au chef était l’un des traits des sociétés rurales traditionnelles. C’est de moins en moins vrai, et cela depuis longtemps, mais il y a des réminiscences fâcheuses qui peuvent perdurer ici et là, notamment à Régnié-Durette.

C’est l’idée fausse et dangereuse d’être le chef auquel on devrait obéissance et fidélité qui a conduit Alain Laforest lors d’une cérémonie officielle récente de qualifier de «perturbateurs» des élus critiques à son égard et de se poser en gardien du «droit chemin» comme l’aurait fait hier un seigneur de l’Ancien régime ou un riche notable du Second Empire.

Dans l’esprit du maire de Régnié-Durette le peuple est supposé être rassemblé sous sa bannière en ne regardant que vers une seule direction, celle du «droit chemin» qu’il veut lui faire suivre.

Tous les querelles picrocholines ou clochemerlesques de notre village (comme si celles de la politique nationale ne l’étaient d’ailleurs pas elles aussi !) viennent de cette prétention d’exercer seul le pouvoir et par conséquent de pratiquer l’opacité pour qu’il n’y ait pas débat sur la direction indiquée par le chef auto proclamé. En outre, si cela lui est utile, le potentat n’hésite pas à susciter des tempêtes du genre chasse aux sorcières et désignation de boucs émissaires.

Un idée trop personnelle et insuffisamment collégiale du pouvoir municipal déchaîne forcement les ambitions de ceux qui ont les egos le plus affirmés en éloignant les modestes et les calmes dont les compétences sont alors découragées. Le débat ne porte pas sur la réalité des problèmes à régler mais sur l’injonction d’être soumis au chef et sur les querelles qui en découlent. Comme le prétendu chef s’estime être le meilleur cela légitime à ses yeux la dissimulation pour s’emparer du pouvoir puis l’opacité, les mensonges et la brutalité pour ensuite le conserver. Par contre coup, cela entraine la révolte de ceux qui n’acceptent pas d’avoir été floués. C’est un cycle sans fin.

Si à Régnié-Durette, nous ne mettons pas collectivement un terme à cette dérive, et à la tromperie qui en est à l’origine, elle se propagera de mandature en mandature pendant encore longtemps. C’est pour cela que nous avons besoin de transparence afin d’instituer l’indispensable collégialité des travaux de nos représentants au conseil municipal. S’il y a des « dispositions » à prendre ce sont celles-ci, certainement pas de virer une conseillère déléguée parce qu’elle a dit la vérité sur un manquement à la transparence.

Le blog des 2 clochers.

 

Laisser un commentaire