RSS

V) Suite et fin du bilan de la première année de la mandature Laforest: économie locale, finances, comment redresser la situation.

29 Avr

Dans le contexte actuel de crise que traverse l’économie française, et dans celui du grand chambardement de la réforme territoriale, la crise villageoise crée par les mouvements d’humeur chaotiques d’Alain Laforest est particulièrement mal venue

Economie locale : les risques de déclin sont réels et le manque de dynamisme patent

Aujourd’hui l’économie des villages se transforme profondément. Elle n’est plus autocentrée sur le seul territoire communal. De nombreux habitants travaillent hors de la commune, le plus souvent assez loin, jusque dans la métropole lyonnaise. La viticulture, quant à elle, est en mutation. Sa restructuration n’est pas terminée. Les causes de changement viennent du marché qui est mondial. On compte aujourd’hui un peu plus de 90 exploitations, nombre qui va en déclinant, soit autour de 200 personnes en comptant les familles, avec des exploitants d’âge souvent élevé, sur une population communale de plus de 1000 habitants. Le monde viticole, directement et indirectement, est toujours bien représenté dans la municipalité mais pour combien de temps encore ? Par contre les nouveaux habitants le sont beaucoup moins. A terme cela finira pas poser problème malgré l’idée reçue, et discriminatoire, cultivée pas quelques uns, selon laquelle les nouveaux habitants ne s’intéresseraient pas à la vie de la commune.

Rassembler les deux population est un enjeu majeur que seules les associations et des manifestions/spectacles sportives réussies assurent aujourd’hui.

En sus des relations avec la métropole lyonnaise, l’économie locale aujourd’hui est largement intercommunale. La commune compte des artisans et des commerçants dynamiques mais leur marché, bien que de proximité, n’est plus uniquement communal. Leurs clients viennent aussi des communes voisines. Il y a enfin le tourisme qui lui aussi doit se penser dans un cadre plus large que la seule commune parce que les activités attractives ne peuvent pas être concentrées sur son seul territoire. Artisanat, commerce et tourisme peuvent néanmoins encore bénéficier d’une action d’accompagnement par une commune.

A cet égard, le départ annoncé pour juin de la gérante du multiservices doit alerter. Il faut en analyser les raisons qui ne se résument pas uniquement aux séquelles de la défense du caveau qui fit débat ces dernières années. Plutôt que de charger un(e) énième bouc émissaire mieux il est temps de prendre la mesure, cette fois-ci de façon ouverte et participative, des causes objectives: taille du marché et accessibilité du commerce notamment.

Cela ne veut pas dire qu’aucune initiative communale soit impossible. Il y a des opportunités y compris pour les commerces de proximité. Mais pour y parvenir il faut une approche collaborative et mobilisatrice. Il faut l’assentiment de tous, du citoyen comme du client.

Sans un climat sincére d’apaisement entre ceux qui se sont querellés autrefois au sujet du multiservices rien ne sera possible. Il semble que les protagonistes d’hier en aient la volonté et qu’ils en soient capables.

Il serait atterrant que le maire cherche dans cette affaire à faire de la récupération en se défaussant une fois encore sur d’autres de ses prises de position d’hier. Il est dommage qu’après le retrait des recours contre la licence IV du café, il n’ait pris aucune initiative forte de réconciliation des parties qui avaient été en conflit au sujet du multiservices. On n’aide pas un commerce en disant en conseil que l’on n’a pas d’affinités avec les clients qui s’y rendent ou en envoyant à sa gérante, après la fête de la musique, une lettre malvenue.

C’est pourtant le moment ou jamais d’engager autour du multiservices une démarche collaborative et de réconciliation.

La tache de Philippe Nicaud, troisième maire-adjoint, qui est en charge de la commission «économie locale» n’est pas facile. Il n’est pas sur qu’Alain Laforest ait saisi l’enjeu de cette commission. Il serait affligeant que l’action municipale se réduise à la gestion à court terme la plomberie du domaine communal et au fonctionnement basique des services les jours d’ouverture de la mairie. Faute de vision et d’un élan partagé, comme d’une organisation appropriée, la tendance conduisant à ce que Régnié-Durette devienne une commune dortoir de moins en moins maîtresse de son destin risquerait alors de s’aggraver.

Finances : la situation est sous contrôle mais le long terme n’est pas pris en compte et l’accident est toujours possible.

La campagne électorale de mars 2014 a introduit une rupture dans la gestion courante de la commune qui a provoqué une contrainte de trésorerie. Elle a été résolue par la nouvelle équipe comme elle l’aurait été par la précédente si celle-ci avait été reconduite même si débat il peut y avoir sur le moyen retenu.

Dans un laps de temps très court Philippe Nicaud, responsable des finances, est parvenu à bâtir un budget raisonnable. Il va bientôt mettre à jour des source d’économies en ce qui concerne les assurances. Il pense, lui aussi, que quelques réalisation d’actifs seraient utiles.« 

Les fondamentaux financiers de la commune sont bons mais les marges de jeu n’en sont pas moins limitées. L’endettement de la commune atteint 70% de ce que l’Etat considère comme étant acceptable et cela pour encore un certain temps.

Ce qui était encore facile durant les mandatures précédentes, comme par exemple la création d’un multiservices, ne l’est plus autant désormais et le sera de moins en moins. Le contexte général des finances locales s’est détérioré. Les dotations de l’Etat se sont réduites drastiquement et cela va perdurer. Les aides apportées par les collectivités supérieures vont également aller s’amenuisant. Le contrat pluriannuel avec le Département risque fort d’être de moins en moins généreux.

De son coté, la CCSB est gérée de façon raisonnable mais elle sera vite exposée à de nombreuses pressions liées à l’évolution des besoins qui seront désormais traités dans le cadre intercommunal. Enfin pour ne pas avoir à alourdir la fiscalité nationale, l’Etat va continuer dans la voie des transferts de charges sur les collectivités locales.

Autrement dit la contrainte financière va se renforcer durant une longue période de transition entre crise et reprise, et tout au long d’une reforme territoriale qui comportera pas mal de moments chaotiques.

Enfin, la rénovation des réseaux d’eau et d’assainissement va entrainer des dépenses nouvelles pour les usagers mais ce sont les élus qui en décideront.

La bonne maîtrise du budget communal, ainsi qu’une bonne implication dans les intercommunalités, est un impératif si l’on veut éviter dans les années à venir, les hausses d’impôts, l’alourdissement de la dette, et une progression excessive des redevances.

Alors que le pouvoir d’achat est en berne, que la reconversion du vignoble n’est pas terminée, les contribuables de Regnié-Durette ne sont pas à l’abri de mauvaises surprises.

Conclusion: comment redresser la situation.

Alors qu’il y a crise de l’économie en général et de la viticulture en particulier, alors que la population du village change, alors que la reforme territoriale bat son plein avec le renforcement de la communauté de communes, ce n’est pas le moment pour un village d’entrer en crise. La manière d’Alain Laforest d’envisager sa mission est celle d’un notable à l’ancienne qui veut décider seul. Comme Alain Laforest n’a pas de vision, il choisira de plus en plus la solution de l’inertie…ou celle de l’arbitraire.

En mars 2014, il y a eu erreur majeure sur la personne. Alain Laforest ne paraît pas avoir les compétences et les qualités, notamment humaines, que l’on espérait de lui. Ses détracteurs de 2008 et de 2014 avaient raison. Dans la situation actuelle, la minorité municipale aurait le droit de dire «on vous l’avez bien dit». On imagine volontiers qu’elle se rend en conseil municipal comme à un spectacle. La transformation en notable archaïque, de celui qui hier prétendait qu’il serait un maire moderne, collégial et transparent, a aussi, par delà son coté triste, quelque chose de fortement comique. 

Lorsqu’un choix important vient en débat au conseil municipal la minorité se comporte toujours avec dignité et responsabilité. Elle paraît avoir beaucoup mieux compris qu’Alain Laforest l’importance de la collégialité et de la transparence, notions qui désormais ne sont le monopole de personne mais un bien commun. 

Lorsqu’un maire est défaillant, la solution se trouve toujours dans la capacité du conseil municipal à reprendre les choses en mains par lui-même. La taille humaine du conseil, 15 membres, fait qu’il ne devrait pas être difficile de s’y organiser dans le bon sens pour un avenir meilleur. 

                                                                                                FIN

 

Laisser un commentaire