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Vauxrenard : constatant que la municipalité s’est fourvoyé en ne consultant pas les habitants au sujet du projet de parc de loisirs motorisés le premier adjoint tire courageusement les conclusions de ce désaveu en démissionnant de sa charge.

14 Oct

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Le blog a tenu à assister le 10 octobre au conseil municipal de Vauxrenard qui a suivi la réunion publique «historique» du 15 septembre. Lors de cette réunion publique la population de Vauxrenard, vent debout, s’était dressée contre le maire et la municipalité qui avaient engagé depuis un an, sans informer ni consulter les habitants, la préparation d’un projet de parc de loisirs motorisés. Face à l’opposition des habitants le maire avait du en cours de réunion renoncer à son projet. Mais encore fallait-il que cela soit confirmé par un conseil municipal, ce qui a justement été fait le 10 octobre. Coup de théâtre néanmoins: lors de ce conseil le premier adjoint a démissionné de sa charge. Le maire de son coté ne semble pas avoir bien compris ce qui s’était passé.

1) L’abandon du projet a été clairement confirmé.

Il n’y a pas eu de tentatives, comme on aurait pu le craindre, pour faire revenir par la fenêtre un projet auquel la porte avait été claquée fermement au nez lors de la réunion publique du 15 septembre. Le maire, Jean-Jacques Salanson, a été très clair sur ce point. Personne dans le conseil municipal n’a tenté quoique ce soit pour réanimer l’idée du moto cross dans la montagne des Aiguillettes. L’affaire est donc définitivement close. Cela s’est passé de façon plutôt tranquille et civilisée.

Il n’y a pas eu, en effet, de violence verbale. Pour un spectateur durégnaton qui a suivi les terribles tempêtes municipales de ces dernières années, notamment celles de l’année 2015, c’est une surprise. Jean-Jacques Salanson n’a, fort heureusement, pas tenté de la jouer à la façon d’un Donald Trump Clochemerlesque s’engageant dans de furieuses et haineuses chasses aux sorcières contre ceux qui ne lui obéissent pas au doigt et à l’oeil. Mais comme on le développera plus loin il a été quand même assez embarrassé.

2) Le premier adjoint, Sixte Denuelle, a courageusement tiré les leçons du désaveu infligé à l’exécutif municipal par les varnaudis : il a démissionné de sa charge tout en restant conseiller municipal.

Une décision aussi digne et d’une telle lucidité n’est pas courante et mérite d’être saluée. Sixte Denuelle a considéré que les varnaudis avaient eu raison de se dresser comme ils l’ont fait contre un projet préparé sans eux. Il a considéré que du fait de sa charge de premier adjoint il avait participé à à l’erreur constitué par la préparation du projet et il a estimé qu’il partageait la responsabilité de l’échec. Il en a tiré la conclusion en renonçant à être premier adjoint. On trouvera en pièce jointe sa déclaration. C’est un fort beau texte, courageux, sage et mesuré, qui a valeur d’exemple.

3) Il n’est pas sur que le maire de Vauxrenard ait bien compris ce qui s’était passé, ni saisi que la municipalité, devrait du fait du désaveu que lui a infligé les varnaudis changer son mode de gouvernance.

Même s’il a pris acte du rejet de son projet par les varnaudis sans chercher à le relancer par un biais il ne semble pas, que Jean-Jacques Salanson ait bien compris les raisons profondes de sa déconfiture. Nous n’avons pas eu le sentiment qu’il ait compris le désir des varnaudis d’être informés et de ne plus être placés devant le fait accompli.

Jean-Jacques Salanson s’est cherché des excuses embrouillées qui ne tenaient guère la route, comme par exemple qu’il n’aurait jamais parlé de «rumeur», lorsqu’il était interrogé, ce que de nombreux témoignages dignes de foi démentent pourtant. Il a également soutenu qu’il ne s’agissait que d’une simple étude préalable, que rien n’était décidé, et que la décision devant revenir au Préfet, celui ayant tardé. L’argument est absurde car le Préfet n’avait que le seul pouvoir de contrôler la conformité ou la non conformité du projet au regard des Lois. La décision aurait donc bien été prise par qui l’avait saisi, c’est-à-dire le maire et son conseil.

Il est vrai que dans ce genre de situation foireuse il est courant que le perdant ait du mal à reconnaître son plantage. D’où le recours à des pinaillages vaseux. C’est malheureusement humain. Il aurait pourtant été préférable et digne que le maire fasse preuve de plus de force de caractère et qu’il adopte une position politiquement responsable en avouant clairement que l’affaire avait été mal conduite, notamment par défaut de transparence.

Il serait regrettable que que le maire de Vauxrenard fasse partie de ces édiles d’un autre temps, encore nombreux en milieu rural, qui considèrent qu’une fois élus élus ils n’ont durant le temps de leur mandat plus de compte à rendre aux habitants jusqu’à la prochaine élection. Il leur revient, pensent-ils, de commander. La transparence et la collégialité sont pour eux des façons de faire dangereusement «révolutionnaires».

Jean-Jacques Salanson affirme qu’il veut «dynamiser» son village. Il l’a rappelé le 10 octobre. C’est là une noble intention. Mais peut-on dynamiser un village en solo ? Autrement dit peut-on dynamiser un village sans un diagnostic partagé, sans une stratégie claire et cohérente et surtout sans l’assentiment et l’implication des habitants?

Un autre dossier délicat attend le maire de Vauxrenard. C’est celui de la rénovation de la salle des fêtes. Si Jean-Jacques Salanson aborde ce dossier sans largement consulter les usagers, la paroisse, les associations et les riverains, et sans tenir compte de leurs observations, de nouveaux déboires risquent alors de lourdement plomber la suite de son mandat.

Le blog des 2 clochers.

PS:

  1. La déclaration de Sixte Denuelle, cliquer sur le lien suivant:  intervention- SD cmunicip-du-101016
  1. Outre Sixte Denuelle le maire-adjoint en charge des finances a également démissionné. Cette démission pour cause de déménagement n’a rien à voir avec l’affaire du parc de loisir. Les deux démissions une fois confirmées par la Prefecture vont obliger le conseil municipal de Vauxrenard de décider, s’il maintient ou non les 2 charges d’adjoints, et c’est le cas, de choisir parmi les candidats qui se présenteront à ses suffrages qui seront les maires adjoints et leur rang. Il appartiendra ensuite au maire de confier au(x) candidat(s) élu(s) les délégations qu’il souhaite leur accorder. Nous conseillons vivement au maire de Vauxrenard d’être vigilant sur les formes légales de cette élection. Pour les avoir ignorées l’ex maire de Régnié-Durette a vu en 2015 l’élection de l’un des adjoints être cassée par le Tribunal Administratif.
 

2 réponses à “Vauxrenard : constatant que la municipalité s’est fourvoyé en ne consultant pas les habitants au sujet du projet de parc de loisirs motorisés le premier adjoint tire courageusement les conclusions de ce désaveu en démissionnant de sa charge.

  1. Daniel Mathieu

    16 octobre 2016 at 17:20

    Pour la première fois, j’ai assisté à un conseil municipal… Expérience intéressante que j’invite tous les habitants de Vauxrenard à expérimenter régulièrement. En effet, tous les sujets qui concernent la vie de la commune y sont abordés de façon organisée et transparente. Si nous avions assisté aux conseils précédents, je pense que ce projet, totalement coupé de la réalité communale, n’aurait jamais pris une telle ampleur. Du moins, cela aurait permis de lever les doutes concernant son avancement et ainsi clarifier les positions de la majorité municipale.

    En effet, les discussions qui ont suivi la lecture du texte de démission de Sixte Denuelle de son poste de premier adjoint, ont clairement montré deux approches différentes au sein du conseil. L’une, minoritaire, qui considérait ce projet comme totalement inadapté au contexte de la commune et qui était consciente du refus vraisemblable des Varnaudis, l’autre majoritaire, pour qui l’avis du préfet l’emportait sur celui des habitants (« son refus aurait marqué l’arrêt du projet » nous a-t-on dit), expliquant les nombreuses démarches entreprises par le maire auprès des autorités avant même de prendre le pouls de la population.

    L’absence d’autocritique de la part de la majorité municipale sur les causes de l’échec de cette entreprise malheureuse, laisse entendre que celle-ci n’a pas bien compris les raisons profondes de celui-ci, à savoir, la nécessité de travailler avec la population sur les projets importants avant de les engager. Rien ne sert d’avoir le feu vert du préfet sur le plan légal, si les habitants, concernés en premier chef, y sont opposés ! On ne « redynamise » pas l’activité communale sans la participation totale et entière de ses habitants…

    Concernant la salle communale, la mise en place d’une commission animée par Cyril Pourreyron et qui rassemblera l’ensemble des associations de la commune, constitue une avancée dans le processus démocratique pour revoir le projet d’extension de cette salle, laissant peut-être présager un changement d’attitude du Conseil Municipal…

     
  2. Jean-Luc Prothet

    15 octobre 2016 at 21:57

    « Il n’y a pas eu, en effet, de violence verbale. Pour un spectateur durégnaton qui a suivi les terribles tempêtes municipales de ces dernières années, notamment celles de l’année 2015, c’est une surprise. »
    Hé bé… Je n’ai pas vu ces séances à Régnié-Durette, mais j’ai assisté à celle-ci à Vauxrenard, avec quelques autres varnaudis… et j’ai trouvé l’ambiance quand même lourde, désagréable (rien d’étonnant). Sinon, le récit du « blog » donne un point de vue tout-à-fait pertinent : merci !

     

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